Philippe Pascot
Né le 29 mai 1954, dans le VIIème arrondissement de Paris, sa maman ayant perdu les eaux lors d’une visite à l’Assemblée Nationale, Philippe Pascot est un comédien, un homme de Lettres engagé, un lanceur d’alerte, un « éveilleur de consciences » qui s’intéresse tout particulièrement aux mensonges d’État, tout ceci venant s’ajouter à un parcours que l’on peut qualifier d’atypique.
Au cours d’un début de scolarité relativement paisible à l’école publique « Les Fauvettes » de Neuilly-sur-Marne, qui lui vaut un Prix de la Camaraderie à la fin de son cursus, il fait très tôt preuve de générosité et d’altruisme, à travers le lancement avec quelques camarades d’une « coopérative de financement des cadeaux pour les parents », puis de sa première association loi 1901 à l’âge de 11 ans, dont l’objectif est de venir en aide aux personnes âgées.
Élève au lycée Clémenceau de Villemomble, il consacre beaucoup de temps à son rôle de délégué du premier cycle lors des événements de Mai 68. Il y rencontre alors Jean Lauthier, délégué du second cycle et leader des grèves étudiantes. Sa nouvelle réputation de contestataire l’oblige ainsi à terminer ses courtes études dans un lycée catholique, le seul qui accepte de l’accueillir.
Vers 14-15 ans, il fait connaissance avec le monde du travail aux N.M.P.P. (Nouvelles Messageries de Presse Parisiennes), en tant qu’auxiliaire de presse, le nom politiquement correct donné en ce temps-là aux nettoyeurs de machines, bureaux et toilettes. Son premier patron n’est autre qu’Henri Krasucki. Il y rencontre également des gens comme André Menras, tout juste sorti de deux ans de prison politique au Vietnam.
Ces premières années de travail lui font découvrir le syndicalisme, la lutte pour la défense des travailleurs, et plus généralement des êtres humains. En 1969, prenant fait et cause pour des grévistes de l’Humanité contre l’avis du syndicat, il est renvoyé pour « déviance idéologique ».
Suite à cela, parallèlement à une succession de petits métiers, tels que vendeurs de sandwichs dans les trains pour la Compagnie des Wagons-lits, technicien pour un laboratoire d’analyses médicales, ou poissonnier sur les marchés, il étudie le dessin et le maquettage à l’école Corvisart, prend des leçons de pilotage d’avion monomoteur, et fréquente assidument le cours de théâtre René-Simon, où il intègre la classe de Laurence Constant.
Sa carrière de comédien lui vaudra par la suite des rôles réguliers à la télévision, principalement dans des caméras cachées et dans des publicités. Quant à son brevet de pilote il en fera bon usage lors de son service militaire effectué au Tchad en 1975, de début avril, date du coup d’État militaire, à mi-novembre, où il est renvoyé en France. Durant cette période, il pilote militairement un vieux Jodel DR220 entre Ndjamena et le Tibesti, à bord duquel il approche Hissen Habré, futur Président de la République, et transporte discrètement quelques hauts-gradés français qui lui feront comprendre, en rentrant en France, la différence entre ce que l’on écrit dans les journaux et ce qui se fait sur le terrain.
Engagé politiquement, après des essais d’intégration infructueux auprès des partis dominants, il prend la tête du Parti Radical de Gauche, à l’échelon départemental, pendant une dizaine d’années, avant de devenir adjoint au maire d’Évry, Manuel Vals, puis conseiller municipal délégué « placardisé », et conseiller régional d’Île-de-France, président de la Commission Formation Professionnelle et Apprentissage, de 2004 à 2010.
Toutefois, sa carrière politique n’est pas son principal mode d’action. Journaliste, auteur, Chevalier des Arts et des Lettres, son arme principale demeure sa plume, qu’il emploie à dénoncer les mensonges d’État et les secrets politiques et politiciens.
Après des débuts journalistiques, dans les années 1980, au sein du magazine mensuel Nos Chats, cofondé avec quelques amis, dont l’expert en chats de l’époque, René-Pierre Audras, et d’un journal départemental appartenant à l’ancien Ministre de la Défense, Bernard Pons, il poursuit ce métier à la radio.
Tout d’abord, il fait entendre sa voix sur une station locale qu’il a lui-même fondée en 1981, « Sortie de Secours », pour la défense de laquelle il ira jusqu’à mener une grève de la faim de 12 jours, suspendu dans une caisse au sommet de l’église de Bondoufle, ville la plus jeune de France à l’époque. Dans cette ville, il dirige parallèlement la Maison de Quartier, de 1979 à 1989, où il développe une action culturelle comme la réalisation avec la population d’une quinzaine de records du monde, et la production du dernier disque du batteur Moustache. Puis, de 1990 à 1992, il dirige la radio régionale Canal 102, et se voit contraint par sa hiérarchie de renvoyer le pas-encore-connu Kad Merad.
Entretenant depuis le commencement de sa vie d’adulte des liens étroits avec le monde syndical puis politique, c’est finalement par l’écriture et l’édition qu’il va se faire connaître et reconnaître, et que son action d’ éveilleur de consciences va prendre son essor.
Il publie ainsi, aux éditions Max Milo, Délits d’élus, tomes I et II (ce dernier opus étant sur-titré « Du goudron et des plumes »), en 2014 et 2016, dans lesquels il dévoile les casiers judiciaires de certains élus, puis Pilleurs d’État et Allez (presque tous) vous faire… en 2015 et 2017, où il dénonce les abus légaux dans lesquels tombe trop facilement la classe politique française.
Son dernier ouvrage, Pilleurs de vie, au sujet des lobbys qui achètent, manipulent, ou abusent les politiques, est paru en octobre 2018.
Mais son engagement ne se limite pas à soulever les lièvres du monde politique. Fervent humaniste, il s’est battu contre l’implantation d’une grosse secte dans l’Essonne, au cours des années 1990, ce qui lui a valu quelques menaces et procès.
Sa conscience des enjeux environnementaux l’a également poussé à agir contre les méfaits de la dioxine, un composé toxique issu des usines d’incinération, toujours plus nombreuses et plus proches des lieux d’habitations. Il anime aussi depuis 2011 des collectifs citoyens contre l’huile et le gaz de schiste, véritables désastres écologiques.
Avec « Maman Boubou » (Madame Boucher de son vrai nom), il a en outre été pendant presque dix ans l’un des principaux financeurs et développeurs médiatiques de la Banque de la Moelle osseuse, à travers l’association ATD-Don de Moelle osseuse.
Ce sont toutes ces valeurs, de générosité, d’altruisme, d’humaniste, mais aussi ce sens de la vigilance et de la lutte, qu’il a tenté de transmettre à ses six enfants, à sa fille aînée issue de son deuxième mariage et malheureusement affectée d’un retard mental, comme aux cinq autres, issus de son troisième mariage. Chacun à sa manière, tous sont devenus, comme il les appelle, de « gentils teigneux besogneux », qui savent que le pouvoir n’est intéressant que s’il est partagé.